Nécropole d'Is Pirixeddus
- Époque Carthaginoise - Époque Romaine - Antiquité Tardive, fin du VIe s. av. J.-C. - VIIe s. ap. J.-C.
Les anciens habitants carthaginois de Sulky, qui correspond au village actuel de Sant’Antioco, avaient coutume d'ensevelir leurs morts dans la nécropole située à l'époque à l'extérieur du village, et dont les tombes étaient creusées dans une colline rocheuse, dans la plus pure tradition de Carthage et de Cagliari (Tuvixeddu).
Nous connaissons aujourd'hui ce qu'il reste de la nécropole carthaginoise, encore visible et partiellement visitable en partie, utilisée au cours de la période comprise entre la fin du VIe et le IIIe siècle av. J.-C. (fig. 1), tandis que la nécropole phénicienne, qui date probablement du VIIe siècle av. J.-C., a été identifiée grâce à des découvertes sporadiques, à proximité de la via Perret, dans la partie basse de l'actuel village, en direction de la mer.
La nécropole carthaginoise a été réutilisée par les Romains, au cours de la période républicaine (entre le IIe et le Ier s. av. J.-C.) puis à l'époque impériale (au moins durant le Ier siècle de notre ère) (fig. 2).
Par la suite, entre le IVe et le Ve siècle de notre ère, la nécropole fut transformée en catacombes par les premiers chrétiens : ils relièrent les différentes chambres sépulcrales en réalisant des ouvertures dans les murs communs à plusieurs pièces, créant de nouveaux espaces de sépulture où ils creusèrent des fosses rectangulaires dans le sol, ou bien des tombes dans les murs pour obtenir des cavités au fond desquels ils réalisèrent des sarcophage tandis que la partie supérieure étaient arquée (tombe en arcosolium) ; ces tombes étaient parfois ornées de peintures.
Les deux portions principales de catacombes se trouvent sous l'église paroissiale :
1) catacombe de Sant’Antioco ;
2) catacombe de Santa Rosa, sous l'église, de petites dimensions, constituée par deux salles seulement (fig. 3).
Les maisons du village souterrain constituent un autre noyau réutilisé à l'époque moderne jusqu'à la fin des années 70 du XIXe siècle). Certaines tombes ont été transformées en cave et en débarras, ce qu'ils sont encore aujourd'hui (fig. 4-5).
La partie la plus connue de la nécropole est celle qui occupe les versants est et nord-est de la colline, où se trouve aujourd'hui le fortin de la maison de Savoie à Su Pisu (fig. 6) ; on y découvre des tombes à chambre souterraine les plus répandues à l'intérieur de la zone funéraire, munies d'un couloir d'accès appelé dròmos (fig. 7).
Ce couloir mène à la chambre sépulcrale, en passant par un palier où l'on positionnait le défunt avant son entrée dans la chambre, souvent sur une litière en bois, tandis que le sarcophage, parfois sculpté et finement décoré, était généralement monté à l'intérieur de la chambre. Au bout de l'escalier et devant le palier s'ouvrait l'entrée de la chambre funéraire (fig. 8).
Celle-ci pouvait être constituée par une grande pièce divisée par une cloison dont la partie frontale était quelquefois décorée d'éléments architecturaux sculptés, d'une grande simplicité (par exemple, un listel saillant représentant un chapiteau), ou de véritables hauts-reliefs : c'est le cas de deux tombes découvertes respectivement en 1968 et en 2002, dont la cloison (dans la première tombe) et le pilier central (dans la deuxième) étaient ornés d'un haut-relief grandeur nature, représentant un personnage égyptisant, c'est-à-dire habillé et représenté à la manière égyptienne (fig. 9).
En effet, son allure est majestueuse, il tient son bras droit sur sa poitrine et son bras gauche le long du corps, il est représenté avec une barbe, une petite jupe et le klaft, la coiffe traditionnelle que l'on retrouve souvent dans les iconographiques personnages égyptiens, en particulier les pharaons.
Les chambres pouvaient accueillir un ou plusieurs défunts au fil du temps et lorsque la densité des hypogées ne permettait pas d'aménager de nouvelles tombes, on creusait de nouvelles salles à d'autres niveaux dans les chambres existantes. Outre les hypogées avec une grande chambre divisée par une cloison, on découvre également des hypogées avec une chambre sépulcrale individuelle, représentant un type de tombe plus ancien (fig. 10).
Les tombes n'ont pas été creusées suivant un ordre précis ; elles ne sont donc pas caractérisées par une orientation particulière (fig. 11).
Le défunt était enveloppé dans un linceul ou dans une tunique, et déposé à l'intérieur de la chambre funéraire sur une litière en bois ou à l'intérieur d'un sarcophage, avec son mobilier personnel et tous les objets liés au rituel funèbre, comme de la vaisselle en terre cuite, des baumiers en terre cuite ou en verre polychrome ainsi que ses objets personnels comme un collier d'amulettes et de perles en pâte de verre, des scarabées, des bijoux (des bagues, des colliers et des boucles d'oreilles), des rasoirs et des objets de différentes natures nous renseignant sur le défunt (par exemple s'il s'agissait d'un homme, d'une femme ou d'un enfant), révélant dans certains cas le métier qu'il exerçait de son vivant (fig. 12).
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- QuadCa = Quaderni della Soprintendenza Archeologica per le Province di Cagliari e Oristano, Cagliari, I, 1986 e ss.
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