Les armes et l'armature des chevaliers du Moyen Âge
Le complexe fortifié de Monreale se dresse au sommet d'une colline sur le territoire de la commune de Sardara (sud de la Sardaigne), où il a probablement été construit sur des structures d'une époque plus ancienne, au cours de la deuxième moitié du XIIIe siècle, pour surveiller la frontière méridionale du Judicat d'Arborée dont il faisait partie. Il exerçait la double fonction de château de frontière et de château résidentiel et il accueillait une garnison qui veillait sur la région, sur le Juge et sur sa famille qui y séjournaient souvent. Ces militaires étaient armés selon les canaux de l'époque médiévale.
Les armes et l'armature du chevalier médiéval ont évolué au fil des siècles pour s'adapter à la transformation de l'art de la guerre.
Vers la moitié du XIIe siècle, le guerrier portait une tunique jusqu'aux genoux, sur laquelle il enfilait une cotte en peau ou en toile, revêtue de petits anneaux en fer serrés et reliées entre elles (fig. 1). La tête était protégée par un casque conique en métal (fig. 2 a), équipé d'une lame de protection pour le nez mais le visage était découvert. Les jambes étaient protégées par des jambières. L'armature défensive comprenait également un grand bouclier en bois, cerclées de fer, en forme d'amande. Ses armes de défense étaient l'épée et la lance.
Au XIIIe siècle, les chevaliers adoptèrent la cotte de mailles en fer, dite « haubert » (fig. 2 b), avec un capuchon uni ou séparé (le soi-disant camail, fig. 3). Le haubert protégeait le soldat contre les coups portés avec la pointe de l'épée mais il n'était pas suffisant contre les lances et les masses.
Sous le haubert, ils portaient une tunique rembourrée pour amortir les coûts et éviter les blessures, et il enfilait par-dessus une deuxième tunique en tissu (cotte d’arme, fig. 4) sans manches et fendue sur les côtés, qui protégeait la cotte du soleil et de la pluie. Sur la tunique on bouclait une ceinture à laquelle on fixait l'épée. À cette époque, le casque conique fut remplacé par le heaume à timbre plat de forme cylindrique-conique, entièrement fermé avec des trous pour permettre la respiration et l'ouïe avec deux fentes horizontales pour la vue (fig. 5). Ensuite, le heaume à timbre plat fut remplacé par le grand heaume, analogue mais bien plus lourd, au point que le chevalier devait se protéger la tête avec un capuchon en tissu et en cuir avant de le porter, sur lequel il ajoutait une cervelière pour protéger le sommet du crâne et un camail pour protéger la gorge (fig. 6).
Enfin, les jambes du guerrier étaient protégées par des genouillères et des jambières. Le bouclier aussi évolua : on réduisit ses dimensions pour le rendre plus maniable. À cheval, l'homme d'armes portait sa lance (d'une longueur d'environ 4 mètres) verticalement, et l'extrémité de la hampe était fixée à l'étrier de droite ; en revanche, dans le feu de l'action, il serrait la lance sous l'aisselle et se dressait sur les étriers pour résister au choc.
Au XIVe siècle, la chevalerie n'était plus la protagoniste absolue des champs de bataille, cédant petit à petit le pas à l'infanterie, dont les armes principales étaient l'arbalète et l'arc.
Au XIVe siècle, on enfilait par-dessus l'armure un tabar (appelé surcot d'arme) réalisé dans un tissu précieux, sans manches, adhérent et rembourré sur la poitrine ; il couvrait le haubert qui ne descendait à cette époque que jusqu'à mi-cuisse. On bouclait la ceinture de l'épée par-dessus le tabar. Le petit bouclier avait une forme triangulaire. En outre, les chevaliers utilisaient des plaques de fer pour protéger le buste et les membres. Trop lourd et particulièrement inconfortable, le heaume était de plus en plus réservé au combat ; il fut remplacé par la cervelière, une sorte de pain de sucre en acier puis par un nouveau type de heaume, la barbute (fig. 7), qui fut longtemps utilisée par l'infanterie. Entre la deuxième moitié du XIVe siècle et la première décennie du XVe, on assortit la barbute au bassinet (fig. 8), normalement garni d'un petit camail appelé gorgerin.
L'armure du XIVe siècle, plus résistante et plus légère que l'armure en maille de fer, s'adaptait bien à la nouvelle manière de combattre, à pied, adoptée par la chevalerie. En effet, pour mieux résister aux armes affûtées et lourdes de l'infanterie, les chevaliers laissaient les chevaux à l'arrière et, armés de lances plus courtes, ils marchaient contre l'ennemi couverts par des arbalétriers et des archers.
Au XVe siècle, les hommes d'armes, de plus en plus engagés dans les combats à terre, avaient besoin d'une cuirasse résistante qui recouvrît complètement le corps tout en assurant la plus grande liberté de mouvement : les armuriers façonnaient avec une grande maîtrise l'armure sur le soldat qui devait la porter, réalisant des cuirasses solides d'un poids maximum de vingt-cinq kilos (fig. 9-10).
Le heaume italien de la première moitié du XVe siècle était plus petit, léger et muni d'une visière mobile qui permettait de voir et de respirer sans difficulté. La visière du heaume pouvait être à « bec de passereaux » ou à « tête de chien ». Au XIVe siècle, le heaume était considéré comme une pièce à part et l'armure pouvait être complétée par un casque, un armet ou une barbute. Au XVe siècle, on se limitait à apporter le heaume sur le champ de bataille ; à d'autres moments, on utilisait une simple calotte en tissu ou un chapeau.
Vers la deuxième moitié du XVIe siècle, l'art des armuriers déclina rapidement avec l'introduction des armes à feu.
Bibliografia
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