Le mausolée dans le fossé
Le fossé des fortifications septentrionales de la colline de Su Muru Mannu, ayant perdu ses fonctions défensives aux alentours de ou peu après 50 av. J.-C., fut partiellement comblé et par la suite, à partir du Ier siècle apr. J.-C., sera le lieu d’implantation d’une modeste nécropole (fig. 1).
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Parmi les sépultures, ce qui frappe est incontestablement le mausolée funéraire, qui fut implanté exactement devant la poterne du mur d’enceinte (fig. 3).
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Il s’agit d’une structure plutôt modeste, formée d’une bordure en moellons, probablement non couverte, accessible par deux marches et dallée de pierres irrégulières.
Il contient la tombe à proprement dit, décalée sur un côté, déjà profanée et dévastée par le passé. On arrive à distinguer toutefois que la tombe est de type à coupole, formée d’un parallélépipède avec partie supérieure en forme de voûte.
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Cette modeste structure présentait un soubassement en moellons carrés, dont l’un est sculpté en relief du symbole de la hache (fig. 5).
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Le symbole de la hache est très connu et répandu dans tout le monde romain occidental ; il est retrouvé sur les sépultures de pleine Époque Impériale. Son interprétation n’est pas univoque et partagée par tous les chercheurs : la plus couramment acceptée voit la hache comme un symbole destiné à éloigner le mal, donc à protéger la tombe ; d'autres pensent en revanche que la représentation de l'outil indique le type de sépulture par inhumation et non par incinération ; d’autres encore donnent à la hache un sens mystique.
Sous le plancher, à une profondeur de 60 cm, se trouvait un sarcophage en pierre, grossièrement composé de deux parties en matériau différent rapprochées l’une de l’autre pour atteindre la longueur nécessaire. À l'intérieur, les ossements du défunt et quelques rares fragments de verre, reste du matériel d'origine (fig. 6) étaient conservés.
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La datation du petit monument est fournie par une pièce de monnaie en bronze de l’empereur Domitien datable d’entre 88 et 89 apr. J.-C., retrouvée dans les fondations.
Bibliografia
- M. G. ARRIGONI BERTINI, Il simbolo dell’ascia nella Cisalpina romana, Faenza 2006.
- MARCELLA BONELLO LAI, Il simbolo dell’ascia nelle iscrizioni funerarie latine della Sardegna, in Nuovo Bollettino Archeologico Sardo, 1, 1984, pp. 201-227.
- C. TRONCHETTI, Tharros – Lo scavo della postierla e dell’edificio funerario nel fossato – Anno 1981, in Tharros XXIV – Rivista di Studi Fenici XXV (supplemento), 1997, pp. 39-42.