Catacombes
La Cathédrale intitulée à Saint Antiochos recèle les catacombes chrétiennes qui, par rapport aux structures plus connues de Rome, présentent une caractéristique absolument unique: il n'avait pas été nécessaire de creuser pour réaliser des branches de galeries, mais on avait simplement réaménagé la vaste nécropole carthaginoise (VIe-IVe s. av. J.-C.), en éliminant les dépositions précédentes des anciennes chambres funéraires pour former des cavités en enfilade. Le système du cimetière souterrain entra dans les mœurs du monde chrétien entre le IVe et le VIIe siècle de notre ère.
À l'état actuel des connaissances, on compte à Sulky sept hypogées réutilisés et raccordés les uns aux autres, appartenant à deux noyaux avec des entrées séparées: on a donc les hypogées A + B + L, D, E, F et G et l'ambulacre C (fig. 1). La salle A présente une forme en abside, avec une voûte soutenue par six colonnes et autant de chapiteaux empruntés à des bâtiments romains préexistants. Au centre de cette petite colonnade, qui crée une rotonde, se situe le sarcophage-autel narrant que les ossements du saint ont été retrouvés en 1615 (fig. 2).
L'hypogée A+B+L est celui qui a subi le plus grand nombre de modifications. En revanche, l'hypogée D conserve les caractéristiques d'origine de la structure carthaginoise tout comme l'hypogée E qui a été légèrement retouché, bien que la chambre soit dans un piteux état (fig. 3).
La chambre E était peut-être destinée aux fonctions liées au rite, vu la présence d'un caisson en maçonnerie peint sur lequel on retrouva une quantité considérable d'objets en verre en morceaux et intacts, signalés par Taramelli durant les fouilles de 1921 (fig. 4).
L'hypogée F a été élargi pour approfondir la cellule carthaginoise préexistante. Enfin, la chambre G apparaît très irrégulière par rapport à la structure carthaginoise d'origine ; les fossoyeurs avaient agi de façon plus radicale en démolissant la cloison entre deux chambres distinctes, et en ouvrant une nouvelle cellule pour augmenter la capacité de la chambre avec une tombe particulière à baldaquin (fig. 5).
Outre les salles qu'on vient d'examiner, il faut rappeler la soi-disant catacombe de Santa Rosa (fig. 1), formée par les pièces H et I, dont la structure carthaginoise est pratiquement intacte dans la mesure où elles n'ont pas été remaniées : les seuls éléments chrétiens sont représentés par deux sarcophages en maçonnerie, se trouvant tout deux à l'intérieur de la salle H ; selon la tradition, celui qui se trouve à gauche de l'entrée serait le sarcophage de Sainte Rose, mère de Saint Antiochos (fig. 6).
La catacombe de Sulky est caractérisée par la présence du martyrium (fig. 7) et par sa structure articulée en sept salles communicantes.
La zone de la nécropole d'Is Pirixeddus, où l'on a découvert une petite catacombe avec une tombe en arcosolium décorée de symboles chrétiens et avec le portrait idéalisé de la personne à laquelle il était destiné (fig. 8), présente des chambres souterraines carthaginoises utilisées à l'époque paléochrétienne.
Qu'étaient donc les catacombes ? C'étaient des lieux de sépulture largement utilisés par les premiers chrétiens et considérés par erreur au départ comme des lieux où ceux-ci se cachaient pour fuir les persécutions.
Bibliografia
- P. BARTOLONI, Il museo archeologico comunale “F. Barreca” di Sant’Antioco, Sassari 2007.
- L. PORRU, Riesame delle Catacombe (nuove osservazioni e rilievi) in L. PORRU, R. SERRA, R. CORONEO, Sant’Antioco. Le Catacombe, il Martyrium, i frammenti scultorei, Cagliari 1989, pp. 15-51.
- A. TARAMELLI, Sardegna. S. Antioco-Esplorazione delle catacombe sulcitane di Sant’Antioco e di altri ipogei cristiani = NSc, Roma 1964, pp. 142-176.
- C. TRONCHETTI, S. Antioco, Sassari 1989.