Peu de témoignages permettent à ce jour d'identifier une présence Phénicienne-Carthaginoise sur le territoire de Dorgali et ils ne sont pas suffisants pour supposer l'existence d'un port sur la côte.

L'archéologue Ferruccio Barreca, qui explora la côte orientale en 1966, data les fragments en céramique et les vestiges structuraux de deux bâtiments romains du Nuraghe Mannu (fig. 1) d'une phase de construction carthaginoise plus ancienne, par ailleurs également identifiée dans le proche village de Nuragheddu et à Monte Tului.

Fig. 1 - Nuraghe Mannu-Dorgali (DELUSSU 2009, fig. 1, p. 1).

À cette donnée s'ajoute la découverte de trois pièces de monnaie carthaginoises sur les sites de Motorra et de Thomes, attribuées à la zecca de Sardaigne (300-264 av. J.-C.), et de perles de collier en pâte de verre provenant des tombes nuragiques de Biristeddi I et Pranos, des abris sous roche d'Ispinigoli e Littu, Sos Tusorzos, Balu Virde et Flumineddu.

Deux fragments en céramique importés appartenant à une amphore massaliote récupérée dans la grotte de Sos Sirios et à une tuile grecque orientale avec un fond peint découverte dans le village nuragique d'Oroviddo (580-480 av. J.-C.), attestent les relations avec le monde grec-oriental, dans le cadre desquels les Carthaginois pourraient avoir joué le rôle d'intermédiaires commerciaux (fig. 2,3).

Fig. 2 - Grotte de Sos Sirios-Dorgali, fragment d'amphore massaliote (MANUNZA 1995, fig. 262, p. 197).

Fig. 3, 4 - Oroviddo-Dorgali, fragment de tuile grecque orientale avec fond peint (MANUNZA 1995, fig. 263a-b, p. 198).