Le territoire de Dorgali à l'Époque Nuragique
Les céramiques retrouvées dans les tombes souterraines (domus de janas de Mariughìa et de Lottoniddo), les grottes et les abris sous roche (San Giovanni Su Anzu, Sisaia, Sas Furmicas, Fuili, Bue Marino), et dans les monuments mégalithiques funéraires (dolmen de Sa Barva) attestent la fréquentation du territoire de Dorgali au cours de la phase la plus ancienne de l'Age du Bronze (Culture de Bonnanaro 1800-1600 av. J.-C.). Dans une grotte étroite de la vallée de Lanaittu, entre Oliena et Dorgali, les spéléologues découvrirent un squelette pratiquement complet de femme adulte associé à un modeste mobilier funéraire comprenant une coupe, une casserole et une meule en granit. Elle fut rebaptisée Sisaia, l'aïeule. La donnée extraordinaire de la découverte archéologique était la trépanation crânienne que la défunte avait subi de son vivant, une pratique rituelle-religieuse et thérapeutique fréquente en Sardaigne et en Europe.
Sur le territoire de Dorgali, essentiellement caractérisé par trois grandes zones géomorphologiques (les vallées fluviales, le haut-plateau de Dorgali et la côte escarpée, compliquant la communication avec l'intérieur), on a retrouvé un grand nombre de monuments de la Période Nuragique (XVIIe-VIe siècles av. J.-C.) : nuraghi, murailles, villages habités, puits et tombes des géants. Il est difficile d'établir la période de construction et d'utilisation ainsi que la durée de la plupart des tombes, en raison du petit nombre d'objets significatifs retrouvés en surface associés à ces dernières.
On a recensé à ce jour 44 nuraghi (fig. 2), situés en bordure des vallées et des voies de communication, dont il ne reste pratiquement que des ruines ; qu'ils soient du type à une seul tour ou à plan complexe, ils ont été construits avec la roche naturelle, qui en a conditionné au fur et à mesure le développement planimétrique.
En ce qui concerne l'aménagement, on connaît 111 villages nuragiques, identifiables à partir des vestiges en maçonnerie affleurant du terrain et/ou des découvertes de matériel mobile en surface. Les centres les plus populeux sont toujours situés dans des régions relativement planes : par exemple Dughine, Fruncudunue, Iriai I et II, Noriolo, Poddinosa e Ruju, et surtout Serra Orrios (fig. 3). Ils se situaient dans une zone protégée par le nuraghe, à l'intérieur de lignes défensives définies par les grandes forteresses comprenant un village, ou bien la plupart d'entre eux étaient autonomes et indépendants.
Ces villages étaient constitués par des cabanes, qui différaient par la complexité et le nombre. Les cabanes étaient de modestes demeures en pierre dont les toits étaient réalisés avec des branches et des troncs. La finition interne était souvent réalisée avec de la boue qui servait de crépi et l'on utilisait parfois le liège, pour isoler du froid. Le centre de la pièce était presque toujours occupé par un foyer tandis que les murs latéraux étaient caractérisés par des litières et des plans de travail pour les activités domestiques. On y avait parfois réalisé des niches.
Les attestations dans le contexte funéraire confirment la présence de plus de quarante tombes des géants (fig. 4), qui, vu le nombre de nuraghi recensés à ce jour, révèlent la haute densité de ce type de monument. Ces tombes sont situées à proximité de nuraghi ou de villages, auxquels elles sont étroitement liées au niveau topographique et culturel, ou bien elles sont complètement isolées, groupées par deux ou par trois (Biristeddi). Construites avec la pierre locale et aujourd'hui détruites, elles ont fait l'objet de pillages des temps anciens. La plupart d'entre elles sont du type dolménique-orthostatique, et elles conservent encore la grande stèle cintrée, monolithique ou bilithique.
L'architecture religieuse (fig. 5) semble en revanche documentée par 19 puits (Sorgolitta, Nastallai, Dugulana) et par une source (S’Ulumu). On dispose également d'autres formes architecturales liées à la vie religieuse comme les petits temples en mégaron construits à proximité du village de Serra Orrios.
Bibliografia
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- MORAVETTI A. (a cura di), Carbonia-Fonni, in La Sardegna. I Tesori dell’Archeologia, La Biblioteca della Nuova Sardegna, vol. 3, Sassari 2011, pp. 71-75.
- PULACCHINI D., Serra Orrios e i monumenti archeologici di Dorgali, Sardegna Archeologica. Guide e itinerari, 27, Sassari 1998.